Passion Voyages disposait de 3 agences à Cogolin, Grasse et Roquefort-les-Pins, son siège social - Photo Google
Elle s'est battue jusqu'au bout pour sauver son entreprise. Mais les événements en ont décidé autrement.
Mercredi 24 juillet 2024, le Tribunal de Commerce de Grasse a prononcé la liquidation judiciaire du mini-réseau Passion Voyages, dirigé par Séverine Garguilo depuis 18 ans.
« Passion Voyages, c'est viscéral pour moi, je l'ai fondé », nous explique la dirigeante au téléphone.
Avant la pandémie, sa SARL comptait 5 points de vente - adhérents à Selectour - mais en plein marasme covidien, Séverine Garguilo a décidé de ne pas renouveler les baux de deux d'entre eux. Il lui restait les agences de Cogolin, Grasse et Roquefort-les-Pins, son siège social.
Malgré les efforts pour réduire la voilure, la santé financière de Passion Voyages a été lourdement impactée depuis 2020. « Quand je vois les présidents de réseaux de distribution dirent que tout va bien, c'est faux ! Non, tout ne va pas bien dans les points de vente.
On rame et on essaie de tenir avec les remboursements des PGE et l'activité en dents de scie causée par les annulations intempestives de vols, les conflits géopolitiques, les aléas avec les fournisseurs, les retards dans les prises de commandes, les difficultés de recrutement...
Je vous garantis que les petites agences de voyages sont en grande souffrance. Tout n'est pas réglé depuis le Covid », témoigne la chef d'entreprise, qui est également administratrice régionale pour les EDV Méditerranée.
Mercredi 24 juillet 2024, le Tribunal de Commerce de Grasse a prononcé la liquidation judiciaire du mini-réseau Passion Voyages, dirigé par Séverine Garguilo depuis 18 ans.
« Passion Voyages, c'est viscéral pour moi, je l'ai fondé », nous explique la dirigeante au téléphone.
Avant la pandémie, sa SARL comptait 5 points de vente - adhérents à Selectour - mais en plein marasme covidien, Séverine Garguilo a décidé de ne pas renouveler les baux de deux d'entre eux. Il lui restait les agences de Cogolin, Grasse et Roquefort-les-Pins, son siège social.
Malgré les efforts pour réduire la voilure, la santé financière de Passion Voyages a été lourdement impactée depuis 2020. « Quand je vois les présidents de réseaux de distribution dirent que tout va bien, c'est faux ! Non, tout ne va pas bien dans les points de vente.
On rame et on essaie de tenir avec les remboursements des PGE et l'activité en dents de scie causée par les annulations intempestives de vols, les conflits géopolitiques, les aléas avec les fournisseurs, les retards dans les prises de commandes, les difficultés de recrutement...
Je vous garantis que les petites agences de voyages sont en grande souffrance. Tout n'est pas réglé depuis le Covid », témoigne la chef d'entreprise, qui est également administratrice régionale pour les EDV Méditerranée.
Passion Voyages espérait prolonger la période de redressement
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Puis elle poursuit en rappelant que « tous les petits patrons sont passés sous les radars au niveau de la prise en charge des fonds pendant le Covid.
Seules les agences de voyages qui faisaient plus d'un million d'euros de chiffre d'affaires mensuel - ce qui correspond à nos commissions et nos marges - pouvaient espérer toucher les aides et les fonds pour les coûts fixes. Nous n'avons rien eu comme aides, à part l'activité partielle. »
Mais la chef d'entreprise est tout de même résolue à se battre. En janvier 2024, elle obtient du Tribunal de Commerce de Grasse que son business soit placé en situation de redressement judiciaire pour relancer la machine avec l'appui d'un mandataire. Les banques sont aussi d'accord pour la suivre dans sa procédure.
Le 10 juillet 2024, date de fin de la première période d'observation, elle doit présenter un dossier avec le mandataire pour demander l'ouverture d'une deuxième période d'observation de six mois, en vue d'établir un plan de continuation pour restructurer les dettes.
Mais quelques jours plus tôt, le 21 juin, c'est le couperet. « Le mandataire a reçu un courrier de l'APST lui précisant que le garant financier ne renouvelait pas ses garanties. Je suis tombée des nues », témoigne Séverine Garguilo.
Une information que nous confirme Emmanuel Toromanof, le secrétaire général de l'APST : « Passion Voyages à été radiée de l'APST le 20 juin dernier, sa garantie était arrivée à expiration et les conditions pour son renouvellement n'étaient pas remplies ».
Selon la dirigeante, à aucun moment elle n'a été sollicitée par l'APST pour défendre sa situation.
Seules les agences de voyages qui faisaient plus d'un million d'euros de chiffre d'affaires mensuel - ce qui correspond à nos commissions et nos marges - pouvaient espérer toucher les aides et les fonds pour les coûts fixes. Nous n'avons rien eu comme aides, à part l'activité partielle. »
Mais la chef d'entreprise est tout de même résolue à se battre. En janvier 2024, elle obtient du Tribunal de Commerce de Grasse que son business soit placé en situation de redressement judiciaire pour relancer la machine avec l'appui d'un mandataire. Les banques sont aussi d'accord pour la suivre dans sa procédure.
Le 10 juillet 2024, date de fin de la première période d'observation, elle doit présenter un dossier avec le mandataire pour demander l'ouverture d'une deuxième période d'observation de six mois, en vue d'établir un plan de continuation pour restructurer les dettes.
Mais quelques jours plus tôt, le 21 juin, c'est le couperet. « Le mandataire a reçu un courrier de l'APST lui précisant que le garant financier ne renouvelait pas ses garanties. Je suis tombée des nues », témoigne Séverine Garguilo.
Une information que nous confirme Emmanuel Toromanof, le secrétaire général de l'APST : « Passion Voyages à été radiée de l'APST le 20 juin dernier, sa garantie était arrivée à expiration et les conditions pour son renouvellement n'étaient pas remplies ».
Selon la dirigeante, à aucun moment elle n'a été sollicitée par l'APST pour défendre sa situation.
Passion Voyages : un sinistre inférieur à 100 000€
La gérante tente tant bien que mal de trouver un autre garant financier, mais aucun de ceux présents sur le marché n'acceptent d'opérateurs en procédure collective.
Dernier espoir pour Séverine Garguilo : établir un contrat de mandataire avec une autre agence. « Mais là aussi, même sous contrat mandataire et en n'encaissant pas l'argent, je devais disposer d'une immatriculation auprès d'Atout France, donc d'une garantie financière », explique-t-elle.
Dans l'incapacité d'exercer, la chef d'entreprise a été contrainte de demander au Tribunal de Commerce de convertir la procédure en liquidation judiciaire.
Passion Voyages employait cinq salariés au moment de l'ouverture de la procédure collective.
La dirigeante a contacté l'APST pour demander à libérer la garantie en services pour les clients lésés. « Le coût devrait (sous toute réserve) être inférieur à 100 000€, ajoute Emmanuel Toromanof, avec un seul dossier à partir en août et les autres à partir de septembre ».
Dernier espoir pour Séverine Garguilo : établir un contrat de mandataire avec une autre agence. « Mais là aussi, même sous contrat mandataire et en n'encaissant pas l'argent, je devais disposer d'une immatriculation auprès d'Atout France, donc d'une garantie financière », explique-t-elle.
Dans l'incapacité d'exercer, la chef d'entreprise a été contrainte de demander au Tribunal de Commerce de convertir la procédure en liquidation judiciaire.
Passion Voyages employait cinq salariés au moment de l'ouverture de la procédure collective.
La dirigeante a contacté l'APST pour demander à libérer la garantie en services pour les clients lésés. « Le coût devrait (sous toute réserve) être inférieur à 100 000€, ajoute Emmanuel Toromanof, avec un seul dossier à partir en août et les autres à partir de septembre ».